Vélo Utile a largement relayé l’enquête de la Fédération Française des Usagers de la Bicyclette (FUB)
menée à l’automne dernier.
Celle-ci, accessible à tous via un questionnaire en ligne sur le site www.parlons-velo.fr, permettait aux
cyclistes actuels et en devenir de donner leur avis sur les infrastructures cyclables existantes dans leur
commune. Plus que de donner des notes sur la technicité ou pas d’un aménagement, cette enquête
permettait de recueillir le sentiment de sécurité du répondant.
Une participation record
A Saint-Brieuc, la participation au questionnaire en 2019 a explosé. Alors qu’elle ne collectait que 129
réponses en 2017, l’édition de 2019 en comptabilise plus de 550 répondants (soit 489 réponses
valides) !
Avec plus d’1% de la population briochine qui a répondu, cette enquête est d’une légitimité
indiscutable. Nous souhaitons, à Vélo Utile, que les réponses extraites du baromètre des Villes
Cyclables 2019 serve de base à l’élaboration des aménagements dédiés aux cyclistes. En effet, il existe
des savoir-faire techniques (notamment émanant du Céréma) pour élaborer un aménagement
cyclable. Mais qui mieux que les usagers concernés pour invoquer le sentiment de sécurité ressenti
lors d’un déplacement à vélo ?
Une note faible et en baisse
Alors que la ville de Saint-Brieuc avait été notée 2,92/10 en 2017, la note baisse à 2,89 en 2019.
L’enquête révèle que les conflits entre piétons et cyclistes augmentent, ce qui traduit des
infrastructures trop timides et des conflits d’usage croissants dus à des infrastructures médiocres (cf
voie verte boulevard Charner par exemple). De même, l’étude fait ressortir un recul en terme de
locations de vélos moyenne et longue durée : cet aspect peut s’expliquer par la fermeture du local
« Roue Libre », service communautaire de locations de vélos pendant la durée des travaux de la
Maison du Vélo, travaux qui ont pris du retard et ont pénalisé de fait les usagers concernés.
Il faut noter toutefois des progrès timides dans le sentiment de sécurité lors des déplacements sur les
grands axes de circulation et concernant la facilité à se stationner à vélo en ville. De plus, il est de plus en plus simple d’emprunter certains axes en double-dense cyclable. Pour renforcer cette dynamique,
cette pratique devrait être généralisée à l’ensemble de la ville.
Enfin l’enquête fait apparaître l’utilité des ateliers de réparation vélo sur le territoire, véritables
créateurs de lien et facilitateurs pour opérer un véritable « changement de braquet » en terme de
mobilité.
Une collaboration favorisant l’intelligence collective
A Vélo Utile, nous pensons plus que jamais que les infrastructures doivent être pensées au regard de
savoir-faire techniques mais aussi -et légitimement- du ressenti des usagers. Dans le travail que nous
menons auprès des collectivités actuellement et que nous continuerons, nous l’espérons, à mener
avec l’équipe municipale à venir, nous porterons toujours plus haut la voix des usagers les plus
vulnérables ; la transition vers les mobilités douces ne peut s’opérer que dans une démarche de co-
réflexion autour des aménagements à proposer pour assurer des déplacements à vélo continus,
confortables, fiables et sécurisés.