Cette analyse des résultats du Baromètre Vélo 2025 pour Plérin met en lumière les forces, faiblesses, et pistes d’amélioration pour la pratique du vélo dans la commune, en s’appuyant sur les données citoyennes recueillies, en comparant avec des communes voisines et avec quelques unes qui ont des points communs en terme démographique ou de situation géographique (population > 10000 habitants, proximité de la mer)
Évolution et Contexte Général
| Année | Note | Classe | Contributions |
| 2025 | 3.15 | D (moyennement favorable) | 188 |
| 2021 | 2.87 | E (plutôt défavorable) | 124 |
Notes Moyennes par Thème
Points Critiques et Lieux Prioritaires
La sécurité des cyclistes est le point faible. C’est pourtant le principal obstacle à la pratique du vélo, plus important encore que la topographie ou les conditions météo : l’assistance électrique aplanit les reliefs et un bon équipement contre la pluie permet de rester sec, alors que les dangers liés à la circulation automobile sont plus compliqué à gérer quand on roule à bicyclette.
Les giratoires et carrefours (ex : giratoire de l’Europe, avenue Barbusse avec le pont au dessus de la N12) sont perçus comme dangereux, avec des notes de sécurité inférieures à 3/6. Ils apparaissent logiquement comme des zones à traiter en priorité sur la carte participative.
Le giratoire de l’arrivée avec est aussi une zone à traiter en priorité et de nombreux points rouges sur le boulevard de Verdun montrent que l’insécurité ne règne pas que sur le carrefour. Le nouveau giratoire de la Ville Crohen prouve que ce choix d’aménagement se fait au détriment des cyclistes. C’est vraiment dommage alors que le collège Léquier est à cause de ces choix quasiment inaccessible à vélo pour les collégiens du Sépulcre.
Les itinéraires cyclables manquent de continuité et de confort, avec une note moyenne de 3,15/6. Une réalisation telle que la voie verte de la rue de la Croix Lormel est typique des aménagements dysfonctionnels comme on en voit encore trop souvent sur l’agglomération briochine (par exemple la sortie de la piste cyclable de la N12). Cet aménagement ne fait pas l’unanimité : certains le considèrent comme un progrès quand d’autres dénoncent le ratage intégral. Il est certain qu’il n’est pas à la hauteur des attentes en matière de sécurité : la voie pour les vélos est prise sur l’espace des piétons, les barrières chicanes (5 paires !) présentes font obstacle aux vélo cargo et peuvent mettre en difficulté les néo cyclistes. Les vélos cargos et remorques n’ont d’autres choix qu’aller sur la route au milieu des voitures, les 2 traversées à angle droit sont dangereuses aux extrémités de la rue, et les 2 giratoires ne sont pas sécurisés. Ces déceptions sont illustrées par un des commentaires : « Piste cyclable séparée de la route (dommage que l’entrée ou sortie avec route à traversée + barrières) »
En revanche l’avenue des Rosaires est plébiscitée. Elle améliore beaucoup la sécurité des cyclistes surtout dans la montée et montre que les efforts paient. C’est un peu dommage que la Vieille côte des Rosaires ne soit pas mieux signalée car elle offre une alternative sécurisante pour la descente, malgré le manque de limitation de vitesse pour les véhicules motorisés qui ont tendance à rouler vite entre la Ville Hellio et le carrefour de la ville Dono. Ce choix de déclassifier une route secondaire pour en faire une voie verte est très intéressant, très peu couteux et mériterait d’être développé plus largement.
Plérin a inscrit la liaison de la piste de l’avenue des Rosaires vers le bourg de Plérin dans son programme d’aménagement des liaisons douces. Vélo Utile sera très attentive aux choix d’infrastructures cyclables qui seront faits car les bandes cyclables actuelles ne sécurisent aucunement les enfants qui souhaiteraient rejoindre leur établissement à vélo. Le franchissement du pont au dessus de la N12 devra aussi faire l’objet d’un projet ambitieux si la ville veut le sécuriser. Ainsi la mise en place de Chaussée à voie centrale banalisée (CVCB, appelée aussi Chaucidou) pour relier le Sépulcre au bourg de Plérin, tel qu’il apparaît dans ce programme serait très inquiétant, tant les CVCB ne répondent pas aux critères de sécurité sur les axes à forte circulation avec des vitesses élevées (l’AF3V recommande une vitesse maximum de 50 kmh). Le CVCB n’est pas à proprement parlé un aménagement cyclable et même s’il peut sous certaines condition se révéler intéressant pour transformer le réseau routier et favoriser la transition vers des mobilités décarbonées, il ne semble absolument pas pertinent sur cette D36.
Les stationnements vélo sont pour le moment insuffisants, malgré une note un peu plus favorable de 3,51/6 pour les services. En saison aux Rosaires ou à Martin plage les cyclistes accrochent leurs vélos où ils peuvent, au risque de gêner les piétons. Les demandes de stationnement sont beaucoup plus nombreuses dans le bourg autour des commerces, qu’à Saint Laurent. Il y a aussi des demandes pour la zone commerciale notamment près du Leclerc, très mal équipé alors que son parking a été réaménagé en 2022
Les propositions de vélo Utile :
- Apporter une attention particulière aux intersections, carrefours et giratoires. Le CEREMA a des préconisations qui indiquent la méthode pour aménager les carrefours et le Guide Paris en Selle des aménagements cyclables analyse finement les différentes configurations pour sécuriser ces points dangereux. On peut aussi s’inspirer du référentiel de Trégor Bicyclette à Lannion
- Assurer un suivi et une évaluation régulière de l’avancement du schéma des liaisons douces qui devrait aider à construire un réseau cyclable de qualité sur son territoire, en liaison avec les communes voisines de Pordic Trémuson et Saint Brieuc.
- Améliorer la signalisation et l’entretien des itinéraires cyclables, prévoir cet entretien dans les investissements pour les infrastructures cyclables.
- Augmenter le nombre de stationnements vélo sécurisés, notamment en centre-ville, aux Rosaires et Martin plage
- Poursuivre et renforcer la communication et l’écoute des usagers pour co-construire les aménagements : le groupe mobilités du Comité consultatif de transition écologique (CCTE) et Vélo Utile
Comparaison avec d’autres villes
| Note 2019 | Note 2021 | Note 2025 | Évolution depuis 2021 | Classe 2025 | |
| Saint-Brieuc | 2,89 | 3,22 | 3,42 | +0.20 | D |
| Plérin | 2,87 | 3,15 | +0.28 | D | |
| Ploufragan | 2,93 | 3,04 | 3,20 | +0.16 | D |
| Pordic | 3,06 | 3,21 | +0.15 | D | |
| Sarzeau | 3,70 | 3,90 | +0.20 | B | |
| Ploemeur | 3,43 | 3,76 | 3,49 | -0.27 | D |
| Guérande | 2,46 | 2,89 | 3,16 | +0.27 | D |
| Arcachon | 4,14 | 3,98 | -0,16 | B |
Nous pouvons constater que si Plérin reste à un niveau assez faible de cyclabilité par rapport à d’autres communes, qu’elles soient voisines (Ploufragan, Pordic ou Saint Brieuc) ou plus éloignées mais de taille et situation comparable, elle progresse un peu plus vite (+0,28). Si sa progression se confirme au rythme actuel, elle pourrait alors devenir plus cyclable que Ploufragan ou Pordic mais resterait toutefois derrière Sarzeau ou Arcachon ou même Saint Brieuc et Plœmeur.
Quand le schéma directeur cyclable sera accompagné d’un véritable plan d’action pour les prochaines années, la cyclabilité de la commune progressera de manière beaucoup plus significative.
Conclusion
Plérin montre une progression encourageante, mais ces efforts doivent être confirmés et accentués pour rendre la ville véritablement cyclable. La sécurité, la continuité des aménagements, et l’implication citoyenne sont les clés pour progresser. La comparaison avec des villes comme Saint-Brieuc ou Lannion révèle que Plérin a un énorme potentiel d’amélioration, pourvu que la municipalité soit volontaire.